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Espace Automobiles Matra à Romorantin
09/07/2020
Cela faisait déjà plusieurs années que je voulais visiter le musée Matra. L'occasion s'est finalement présentée lors de vacances en Sologne. L'Espace Automobiles Matra a ouvert il y a vingt ans dans une ancienne usine de la ville. A l'exérieur, une sculpture de Formule 1 accueille le visiteur.
Cette année, pour les 20 ans du musée, une grande exposition sur les légendes du rallye était prévue. Cependant, avec la crise du Covid19, l'exposition a été reportée à l'année prochaine, et le musée a mis en place à l'aide de collectionneurs locaux une autre exposition intitulée "Une passion, des voitures et des hommes". Ainsi, on retrouve une grande variété de modèles dès le début du parcours fléché, tels cette Hispano-Suiza de 1922, ce pick-up GMC des années 50, une moto Dollar, marque française disparue depuis longtemps, ou encore une rare barquette DB.
On descend ensuite dans une salle consacrée à la saga du Renault Espace. En effet, c'est Matra qui est à l'origine du projet qui fût d'abord proposé à Peugeot qui le refusa avant que Renault ne l'accepte. On retrouve divers projets ainsi que les générations I à III, construites par Matra dans son usine de Romorantin, ou encore un Avantime, dernier véhicule produit dans la ville avant que son échec ne signe la fermeture définitive de l'usine.
On passe ensuite à la partie Matra-Sports créée en 1964 pour promouvoir la marque. Tout d'abord les monoplaces, de la Formule 3 MS 1 de 1965 à la Formule 1 MS 120 de 1972 en passant par la MS 80 qui permis à Matra de remporter les titres de pilote et constructeurs du championnat du monde de Formule 1. A voir également une Ligier JS9 équipé d'un V12 Matra.
Une DB barquette Le Mans de 1955, qui est une ancêtre des Matra. En effet, après les divergences d'opinion des deux créateurs de la marque, Charles Deutsch et René Bonnet (la marque porte les initiales de leur nom), ce dernier a créé sa propre marque sous son nom. Cette dernière sera finalement racheté en 1964 par Matra qui reprendra la fabrication de la Djet à son compte. Autre voiture non moins intéressante, ce proto CG MC, équipé d'un châssis développé par Matra.
On passe ensuite à l'autre grande épopée de Matra-Sports, les voitures d'endurance. Elles sont toutes là, de la MS 630 à la MS 680 en passant par la célèbre MS 670 qui a remporté trois fois les 24H du Mans en 1972, 1973 et 1974.
On continue avec les voitures "civiles" comme avec cette 530 unique carrossée par Vignale, une autre 530 revisitée par des artistes, une Jet 6, une René Bonnet Djet, un prototype de Bagheera, la M560 U8 équipée de deux moteurs quatre cylindres formant une architecture en forme de U (d'où le nom), et enfin, un des projets automobiles les plus fous qui ait jamais existé, l'Espace F1 (pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une coque de Renault Espace posé sur un châssis de Formule 1 !)
En face, on continue l'exposition temporaire "Une passion, des voitures et des hommes" avec des modèles toujours aussi variés : Smart Roadster, Salmson S4-61, Rochet Schneider de 1912 ou encore Dodge/Chrysler Viper.
A ne pas manquer dans une salle annexe, un alignement de V12 Matra joliement mis en scène dans la pénombre avec le chant mythique de ces V12 en fond sonore.
Au sous-sol du musée, on retrouve quelques autres modèles civils comme des Ranchero, Bagheera et autres Murena, mais surtout une incroyable série de prototypes de la marque, comme le roadster P43, qui aurait pu être une concurrente de la Mazda MX-5 ou encore le M580 destiné à un usage militaire.
Une autre série d'Espace : l'Espace Spider dessiné par Sbarro, le projet P46, version musclée équipé d'un V6 biturbo de 265 chevaux ou encore le P40 4x4, qui semble préfigurer le Scénic RX4 sorti en série.
Voici donc un aperçu de ce qu'est ce joli musée. Très sympathique dans l'ensemble, j'ai trouvé que ça manquait un peu d'explication sur la marque Matra en général, un peu dommage pour un musée centré sur la marque ! Pour finir, non loin du musée, à ne pas manquer, l'entrée de l'ancienne usine Matra qui a fermé en 2004. Installée dans l'ancienne manufacture Normant frères (qui fût utilisée pendant près de 150 ans dans la fabrication textile), il n'en reste aujourd'hui que la façade, classée au patrimoine,le reste ayant été détruit pour un projet de modernisation du quartier.
